Vârânasî la sacrée

Vârânasî. Ou Bénarès. L’une des plus anciennes villes du monde, située sur la rive gauche du Gange, est le haut lieu de l’hindouisme, le point de rencontre du monde physique avec le monde spirituel pour les croyants. Chaque année plusieurs millions d’hindous viennent faire leurs ablutions dans le Gange afin de se purifier de tous leurs pêchés. C’est également la ville de la mort. Mais la mort comme libération. En effet, tout hindou qui meurt à Vârânasî, est libéré du cycle infernal des renaissances et atteint le moksha (équivalent du nirvana bouddhiste). Voilà pourquoi on croise d’innombrables vieillards, malades et autres sâdhus (homme “saint” qui s’est écarté de la société pour atteindre le moksha) au bord du Gange. Ils sont venus atte(i)ndre leur dernier souffle. Enfin, Vârânasî est la ville du dieu Shiva. Il s’agit donc d’une ville plongée dans une effervescence permanente. Et on le ressent vraiment fort…

Sous les conseils de Cristina, nous posons nos valises à l’hotel Alka, face au Gange, et à seulement quelques pas des gaths (qui désignent les marches au bord d’un cours d’eau). 2 nuits et 3 jours pour appréhender celle qui ensorcèle bon nombre de ses visiteurs. Peu de choses à visiter ou à faire, juste flâner dans son dédale de ruelles, se promener le long du Gange, de gath en gath. C’est notre objectif. Se laisser prendre par l’ambiance mystique et spirituelle de la ville.

Dès notre première sortie, en soirée et le long du Gange, nous sommes pris dans une cérémonie quotidienne assez hallucinante, le Puja, où se mêlent chants, danses, torches et tout une série de gestes rituels. C’est l’offrande de lumière au fleuve sacré. C’est pendant cette cérémonie que nous croisons Sylvain, un jeune voyageur français rencontré précédemment à Agra. Quelques marches et ruelles plus loin, on se retrouve attablés dans un petit resto tenu par des…thaïs! Une soirée sympa, totalement improvisée.

Vârânasî nous apporte tout ce qu’on imaginait de bien à propos de l’Inde. Nous sommes Certainement plus murs qu’à notre arrivée à Delhi. Les couleurs, les ruelles, les vaches, les saris, les artisans, les sâdhus, la frénésie, l’enivrement. La richesse d’une culture à part, la puissance d’une religion, dévoilées dans toute leur splendeur. Bien sur: la mendicité, la pauvreté, la saleté, le sentiment d’oppression (plus que l’oppression, il s’agit de la fatigue psychique ressentie après quelques heures passées à l’extérieur) n’ont pas disparu. Mais quelque chose de plus fort a pris le dessus.

C’est dans cet état d’esprit positif, et conscients que nos pauvres 15 jours étaient peanuts face à ce qu’il y a à découvrir ici, que nous abordons nos deux derniers jours. Très relax. Nous nous perdons et nous laissons emporter pleinement.

On ne peut venir à Vârânasî sans dire un mot sur le Gange. Ce fleuve sacré sorti de l’orteil de Vishnou, apprivoisé et emprisonné dans les cheveux de Shiva qui le laissa descendre sur terre dans un but purificateur. Une légende magnifique, parmi d’autres. Tous les jours, des millions d’indiens s’activent dans ces eaux sacrées: ablutions, purification, jets de fleurs et de fruits, crémations. Sans parler des déversements des égouts… La pureté du Gange est donc toute relative!

On se promène encore sur les gaths, où il règne en permanence une ambiance spéciale. Surtout lorsqu’on s’approche des deux gaths (celle au nord étant la plus intéressante) où ont lieu les fameuses crémations. Le feu brule ici de façon ininterrompue depuis plusieurs milliers d’années. Recouverts d’un linceul coloré, et après une série de gestes rituels, les corps brûlent sur une dizaine de bûchers installés au bord du Gange. Les cendres sont ensuite confiées au fleuve sacré. Il est difficile de se prononcer sur ce qu’on ressent lorsqu’on assiste à cela. Une chose est sure: c’est d’une intensité rare. On ne s’y attardera pas des heures car cela devient vite insupportable. On n’en ressort pas indemne.

Au sud, du côté d’Assi Ghât, un quartier bien sympa pour se promener. Plus calme que le Chowk (le quartier central). On ne l’oubliera jamais grâce à une découverte (malheureusement tardive) succulente: le aloo chaat. Préparée par un commerçant ambulant, il s’agit d’une pomme de terre écrasée à laquelle on ajoute une série d’épices et de sauces ainsi que quelques cacahuètes par dessus. A manger dans une petite assiette métallique face au Gange. Inoubliable.

Cerise sur le gâteau, notre dernier jour sur place coïncide avec Maha Shivaratri, une des plus grandes fêtes de l’année, consacrée à Shiva. La fête bat d’autant plus son plein que Vârânasî est LA ville de Shiva. Cette journée spéciale explique également la grande affluence de touristes. Touriste n’étant peut-être pas le bon mot car on croise surtout à Vârânasî des habitués de l’Inde. Soit des plus âgés en quête d’une retraite plus spirituelle que chez Pierre & Vacances, soit des plus jeunes totalement intégrés au décor. Il y a bien entendu des touristes, des vrais. Puis, il y a ceux qui sont venus profiter de Shivaratri parce qu’on y trouve des drogues douces à foison. En effet, les indiens se lâchent et jouissent totalement de cette journée en l’arrosant d’alcool et de cakes au cannabis. L’électricité est à son paroxysme ce jour-là. Et le soir, tout le monde se retrouve dans la rue pour célébrer le passage des chars, créés en l’honneur de Shiva.

C’est justement ce soir-là que nous quittons Vârânasî. Autant dire que c’est la folie et que tout le monde est euphorique. Un dernier souvenir de cette ville, tout comme notre séjour: magique.

C’est sur cette belle note que se conclut notre voyage en Inde. A l’image de ce gigantesque pays (de ce que nous avons eu le temps d’en voir), Vârânasî ne peut laisser indifférent… Et c’est finalement la force de l’Inde: Incredible, dans tous les sens du terme.

L’Inde…c’est déjà fini (une phrase qu’on ne pensait surement pas prononcer lors de nos premiers jours à Delhi).

Pictures of Vârânasî, plus bas.

Nels

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5 commentaires sur “Vârânasî la sacrée

  1. avant plan, Ronaldo le phénomène à son époque madrilène, juste derrière Samuel Eto'o sans aucun doute! derrière(c'est difficile, un peu flou) mais je crois reconnaitre Karembeu et Franck le Boeuf si je ne m'abuse…

    Wils

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  2. coucou les globe-trotteurs… moi j'y trouve une super ÉQUIPE Nelsangie ou Anginels …cette équipe change de nom de temps en temps ..selon le chalenge !! très bien comme ça!!! une équipe véritable ..merci de nous faire partager vos émotions … on vous aime bisou de nous ..

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